La vie au village

et

L' ECOLE

 

    Il n'y en avait qu' une pour moi : " LA COMMUNALE " Grande pour mon âge, on m'appelait la grande giguasse et la maîtresse me fourrait au dernier rang de la classe. Après la guerre de 14 /18 tous les noms ne sonnant pas français étaient qualifiés d' ALLEMAND. Moi , évidemment j'étais la " BOCHE " la cancre. La récréation se passait dans une cour ombragée de superbe marronniers. A une certaine époque de l'année, les chenilles processionnaires déployaient sur le sol de longue files velues, tortueuses, interminables, dont il valait mieux s'écarter. Mes " gentilles camarades " trouvaient alors un malin plaisir à m' en jeter dans le cou ! Je travaillais quand même, sans trop d'ardeur mais convenablement  pour ne pas décevoir mes parents.

    Notre grande joie c'était l' arrivée du cirque. Il montait son chapiteau sur " le champ de foires " et restait parfois une semaine. Pour moi qui aime tant les animaux, aller voir ce qui se passait dans les coulisse en dehors des représentations me ravissait. J'assistais à des dressages, mais ce que j'aimais par dessus tout c' était les lionceaux et les tigrons allaitant leur mère, les chevaux et les poneys. J'assistais un peu à la vie dans les roulottes, ( à ce moment là les caravanes motorisées n'existaient pas encore ) . Et puis s'était le départ, chacun s'activant à la tâche qui lui était attribuée, tout était démonté mis en place en un rien de temps. Et la vie recommençait, la foire aux bestiaux, une fois par mois, le marcher dans la semaine . J'y allait avec maman surtout pour essayer de sauver des animaux voués à la casseroles. Les paysannes accroupies par terre avaient devant elles, des poulets attachés par les pattes deux par deux. J 'arrivais  à convaincre maman et c'est ainsi que ne voulant pas les manger, un bout de terrain s' est trouvé transformé en poulailler. Un vieux pigeonnier leur servait d'asile de nuit, avec de beaux perchoirs fabriqués avec les arbres du jardin. Et comme nous aimions les regarder vivre, ils eurent chacun un nom, Charles un beau coq tout doré, fut bientôt à la tête d'un important harem : Christine, aux plumes " de travers ", Louise, Caroline, etc.  Il y avait  aussi les lapins qui se reproduisaient si vite que n nous n' arrivions plus à les nourrir avec les choux et autres légumes spécialement plantés pour eux. Il m'arrivait daller les mettre en liberté! C'était tellement beau de les voir s'ébattre au milieu des légumes qu' ils grignotaient au passage. Malheureusement ils arrivait qu'ils s'égarent plus loin. .... Chez le châtelain le plus proche par exemple qui croyait nous faire plaisir en nous les rapportant tués au fusil, prêts pour mijoter à la "cocotte " . Inutile de vous dire que nous lui abandonnions ce plaisir, mais avec quelle tristesse!

Pour les " Grandes Courses " Nous allions à Rochefort. C'était alors la grande escapade !

Nous prenions l' omnibus, voiture attelées de deux chevaux. Maman ayant une peur bleue de ces quadrupèdes, attirait les incidents . C'est ainsi qu'un jour nos fougueux coursiers, s'emballèrent et le carrosse chavira dans le fossé. Heureusement plus de peur que de mal , mais nous en gardions tout de même une certaine appréhension. A cette époque il y avait l'octroi avant l'entrée en ville. A Noël, c'était la grande joie maman avait des difficultés énormes pour arriver à soustraire les nombreux cadeaux à nos curiosités démesurées. Pour moi le choix était facile toujours des chevaux :en carton pâte ou à bascule, des fermes avec de nombreux animaux. La chambre d'amis ( appelée chambre à donner ) se transformait en une vaste ferme...mon refuge préféré


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