On la prenait pour une vamp.
Elle ne l'était pas plus que vous ou moi,
mais elle avait sa façon à elle de boire son
jus de tomate.
Elle posait, comme on dit. Et cette position, peu
confortable en somme, exigeait un réfrènement de ses
joies, un amortisseur de ses enthousiasmes. Elle n'avait jamais de
rires mais des sourires, jamais de pleurs mais des soupirs.
Et elle disait d'un écrivain qu'il était
valable, d'un peintre qu'il avait de la race, d'un cheval qu'il avait
du génie. D'une amie qu'elle était ridicule.
Elle évitait de se livrer. Elle avait le sentiment
qu'en s'abandonnant elle eut abandonné.
Elle se nourrissait de compliments.
Et de quelques sandwiches
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